jeudi 5 février 2009

I've got the blue



Le soleil: une énorme étoile au volume supérieur à un million de fois celui de la terre, qui dégage dans l'infinité de l'espace un puissant rayonnement dont le spectre lumineux ne constitue qu'une petite partie.

Je l'imagine doté d'une conscience humaine et se mettre à observer cet espace. 
J'imagine son regard attiré par une petite planète lointaine aux reflets bleutés- la terre- et s'émerveiller de sa lumière et de sa couleur.

Pourtant, ce confetti lumineux, planté là comme une punaise sur le tableau noir du ciel, n'émet aucune lumière. Ce que voit le soleil n'est rien d'autre qu'un pâle reflet de sa propre lumière, ridiculement faible en intensité et terne en couleur. Ce bleu est la seule couleur de son propre spectre qu'est capable de lui refléter la terre; elle en a absorbé toutes les autres.
Cette couleur et cette lumière sont parties du soleil.

Une évidence que ne manquera pas de relever le bon sens humain. Il est cependant curieux de constater à quel point ce bon sens semble, lui aussi, se perdre dans l'espace lorsque nous nous émerveillons des beautés de la vie en pensant que ce sont les objets que nous voyons qui en sont porteurs et émetteurs.

Il s'en suit une course à l'avoir, récurrente et illusoire, afin d'acquérir l'objet de beauté, l'objet d'amour, l'objet de satisfaction..., une course génératrice de compétitions et de conflits dont on sort souvent déconfit, l'avoir entraînant la crainte, la perte et la désillusion.

"Plus on regarde loin, moins on connaît...
Sans franchir le seuil, connaître l'univers."
Lao Tseu

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