mercredi 23 décembre 2009

L'origine du monde

proto-étoile

Quand vous touchez à votre corps, vous touchez à des tissus . Ces tissus sont composés de molécules assez complexes, ADN et autres, qui elles-mêmes sont composées d’atomes forgés dans les étoiles par des réactions nucléaires. De sorte qu’on peut strictement dire que nous sommes des poussières d’étoiles.

Quand vous touchez à votre corps, vous touchez à des atomes présents avant la naissance du soleil, qui flottaient quelque part entre les étoiles et qui un jour se sont retrouvés dans une nébuleuse, une grande nébuleuse qui s’est effondrée et qui a donné naissance au soleil et au système solaire.

Hubert Reeves - Astrophysicien

Nébuleuse RCW79

C’est la même histoire qui se poursuit depuis 13 milliards d’années, une histoire qui unit l’univers, la vie, l’homme. Nous descendons des singes et des bactéries, mais aussi des astres et des galaxies. (Commentateur)

Tout ce qui nous entoure et que nous pouvons voir autour de nous était, dans les premiers instants de l’univers, concentré dans un volume infiniment petit. 
(Etienne Klein- astrophysicien)

Mais alors comment imaginer l’univers dans un si petit volume ?
S’il est infini, évidemment, il n’a jamais été fini. Si vous êtes infini un jour, vous êtes infini toujours. Vous ne passez pas du fini à l’infini comme ça ! 
(H. Reeves)

Quand vous dites que l’univers était petit comme une tête d’épingle- et même moins que ça- vous imaginez, je pense, une tête d’épingle dans un espace infini. Mais en fait, il n’y avait pas d’espace infini. La tête d’épingle était petite, mais c’était l’univers. 
(E. Klein)
Propos extrait de l'émission "L'origine du monde" sur Arte le 11 décembre 2009
images: http://hubblesite.org/


"Aussi loin que porte votre regard, tout est illusion"
Les Upanishad

lundi 3 août 2009

Unis vers...



M57- Nébuleuse de l'anneau- image Hubble.


"Un être humain est une partie d’un tout que nous avons appelé « Univers », une partie limitée dans le temps et l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et sentiments comme quelque chose de séparé du reste…une forme d’illusion d’optique de sa conscience. 
Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l’affection pour quelques personnes qui nous sont proches. 
Notre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion pour étreindre toutes les créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté." Albert Einstein

Mirages



Nébuleuse Trifide, 9000 années-lumière. Image Hubble


"Les mirages gravitationnels sont si nombreux dans le ciel que les astronomes se demandent aujourd’hui si l’univers tout entier n’est pas une gigantesque machine à produire des mirages." 
Tiré de l'émission "Les grandes énigmes de la science" sur TF1, présentée par François de Closets. Thème: image et réalité.

dimanche 5 juillet 2009

l'illusion et la réalité

Transcription partielle d'une conférence de Prem Rawat à Portland (Oregon)
Une illusion
La frontière entre ce qu’est la réalité et ce qu’elle n’est pas est devenue incroyablement mince, si mince qu’elle est presque imperceptible.
Il y a très longtemps, quelqu’un a dit : " Tout ce que voient vos yeux, considérez-le comme une illusion ".
Dans notre petit monde, nous avons créé des compartiments pour tout. Alors, quand nous entendons une parole profonde comme celle-ci, nous ne voulons pas en tenir compte, parce que les conséquences seraient énormes.
Par exemple, vous sortez de votre garage et vous dites: "Ma maison est une illusion" ; vous regardez votre femme : " Chérie, tu es une illusion " ; vous regardez vos enfants : " Vous n’êtes pas réels, vous êtes une illusion " ; vous marchez vers votre voiture et c’est une illusion. En fait, vous seriez pratiquement paralysés.
Tout ce que les yeux voient, c’est une illusion ? Alors que Dieu me garde de me voir dans un miroir ! sinon je serais une illusion...
Donc nous avons des compartiments et nous disons : « Voici une pensée profonde ». Un saint homme l’a dit et nous pensons : "Wow, c’est incroyable !" puis nous continuons comme si de rien n’était. Parce que nous ne voulons pas vraiment changer.
C'est vrai; et s'il vous arrive de vous voir dans un miroir et de dire: "Mon Dieu, suis-je aussi une illusion?", c'est le cas!
Une photo.
Je vais vous donner une analogie. A la maison, il y a une photo de moi lorsque j’étais tout petit. Je pouvais me tenir debout, mais j’étais très jeune. Un jour, j’ai vu cette photo, je l’ai regardée, et j’ai dit : " Où est-il maintenant ? qu’est-il devenu ? "
On pourrait me répondre : "Il est toujours vivant, c’est toi !"
"Bon d’accord, prenez une photo de moi, mettez-la à côté, vous verrez que ça ne me ressemble pas du tout". Sur l’ancienne, j’ai les cheveux bouclés, un jouet dans la main. Je suis complètement différent. Je me souviens, vaguement, mais je me souviens quand cette photo a été prise.
Alors, qu’est-il devenu ? Est-ce que j’étais réel quand cette photo a été prise ? et qu’est-il devenu ?
N’est-ce pas cela une illusion ? On voit quelque chose et puis tout à coup, c’est parti. Et on ne sait pas où c’est parti. Parce que vous pouvez chercher ce petit enfant dans le monde entier, dans le monde entier, et vous ne le trouverez nulle part.
Et quand quelqu’un dit que ce monde, aussi loin que porte votre regard, est une illusion, nous ne le croyons pas, nous pensons que c’est la réalité.
Les liens

Pourquoi est-ce que je vous parle de l’illusion et de la réalité ? Est-ce important ? Est-ce important que ce soit une illusion ou la réalité ? Oui ! Pourquoi ? Parce que je me vois en fonction de toutes les choses qui m’entourent. Si je ne voyais pas les liens entre ces choses et moi, pas de problème. Mais je suis prisonnier quand je vois ce lien.

Tout ce que nous croyons être réel ne l’est pas. Il y a ceux avec qui nous pensons être liés et que nous appelons nos relations, puis il y a ceux qui nous sont chers, que nous aimons. Sont-ils réels ? Ces liens sont-ils réels ?
Il arrive un moment où tous ces liens ont une fin. C’est comme ça. C’est ainsi. Il vient un moment où ceux que nous aimons ne peuvent plus nous rendre cet amour.
Alors pourquoi est-ce que je vous parle de liens, d’amour et de toutes ces bonnes choses ? Là où je veux en venir, c’est que si vous voulez avoir des liens, ayez aussi un lien avec quelque chose en vous. Et si vous devez aimer, trouvez l’amour qui est en vous aussi car c’est celui qui transcende les limites de ce monde. J’espère que vous comprenez ce que j’essaye de dire.
Quand vous allez manger chez quelqu’un, et que vous en repartez, qu’emportez-vous ? Bien sûr il y a encore de la nourriture dans votre estomac, mais qu’emportez-vous ? Le souvenir, le plaisir que vous avez éprouvé.
Apprenez à vraiment prendre plaisir parce que quand on sait prendre plaisir, c’est ce que l'on emporte avec soi dans un cœur comblé ; partout où vous allez, dans tout ce que vous faites, quelles que soient les circonstances, vous emportez avec vous de la joie. Mais si vous n’avez pas compris et inclus dans votre vie ce que vous êtes vraiment, ce vrai vous-même, alors oui, vous vivez dans un monde d’illusion parce que vous pensez que toutes ces choses seront là indéfiniment, mais c’est faux.
Le film de la vie

Un jour, je n’existais pas, aujourd’hui j’existe et un jour, je n’existerai plus. Illusion. Quelle illusion incroyable ! et toutes ces photos de moi quand j’étais petit, sont juste une suite d’images de la grande illusion ; mises bout à bout, elles forment une vie, une vie entière. Certains disent qu’elle passe trop vite, et c’est une chose difficile à appréhender ; tout dépend de l’âge qu’on a. Si on est jeune, " Oh mon Dieu, une année! ", "je dois attendre toute une journée ? " Une année paraît un siècle et pour un jour, on dit " oh mon Dieu, toute une journée ! "

Et puis quand on vieillit… car c’est une question de perceptions, de comment l'on perçoit, de comment l'on voit les choses.

La beauté

Apprenez à voir la réalité qui est en vous. Il y a quelque chose de réel en vous. Il y a quelque chose de beau en vous. Si vous devez être fasciné par la beauté, alors soyez fasciné par la beauté qui est en vous; l’adoration est faite pour ça : pour adorer la simplicité qui est en vous. Si vous devez comprendre une chose, comprenez ce que vous êtes, votre être. Si vous devez aimer, alors aimez ce souffle merveilleux qui vient en vous.

Et à propos, tout cela ne se fait pas inutilement, il y a une récompense. Si vous le faites, vous recevrez un cadeau.
Et savez-vous quel est ce cadeau ? La paix. Ce n’est pas un cadeau ordinaire que la paix; la joie : ce n’est pas un cadeau ordinaire que la joie ; l’amour n’est pas un cadeau ordinaire ; ce n’est pas un cadeau ordinaire que la clarté. La clarté, la gratitude, la plénitude, ce n’est pas un cadeau ordinaire. Est-ce que ça vous fait envie ?

Etre comblé...

Etre comblé dans cette vie, c’est la possibilité que nous avons. C’est la possibilité que nous avons. Vous avez le choix entre être ballotté sur l’océan des questions et nager dans l’océan des réponses. A vous de choisir. Et c’est un choix que vous allez devoir faire chaque jour. Rien n’est automatique. Ça vous plaît ? Parce que c’est ça la liberté. C’est ça la liberté.

La paix...

Beaucoup de gens disent : " La paix, la paix, la paix ".

Je parle de la paix. Je peux vous assurer que les gens ne comprennent pas ce qu’est la paix.
Ils pensent que c’est l’absence de guerre.
De quelle guerre ?
Ils pensent que c’est l’absence de guerre à l’extérieur. Deux pays se battent, ils font un cessez-le-feu et on dit qu’il y a la paix.

Ce n’est pas la paix. La véritable paix, c’est quand la guerre qui fait rage à l’intérieur s’arrête. Là, c’est la paix ; l’absence de cette guerre-là ; la guerre que vous vivez tous les jours, la guerre que vous vivez jour et nuit, la guerre dans laquelle vous vous battez, vous vous battez en sachant que vous ne pouvez ni la gagner, ni la perdre.
Drôle de situation, non ? Vous ne pouvez pas gagner car vous vous battez contre vous-même alors, même si vous gagnez, vous perdez.
Vous vous battez, battez, battez, et vous vous donnez des explications ; ce sont les armes que vous utilisez pour vous battre, vous expliquez, expliquez, expliquez… A qui ? A vous-même. Vous essayez de comprendre tout ça alors que le temps vous glisse entre les doigts. Vous essayez de comprendre, vous ne le pouvez pas. " Tout ce que j’ai fait, était-ce ce qu’il fallait faire ? Suis-je heureux, suis-je satisfait ? "
On ne peut pas répondre à ces questions avec la tête. La réponse doit venir du cœur.
Le souffle
Dans ce souffle, sentez que vous êtes chez vous ; chez vous. Dans ce souffle, trouvez votre paix. Dans ce souffle, trouvez votre cadeau. Dans ce souffle, trouvez votre clarté, votre gratitude, votre compréhension, pas en pensées, pas en mots, mais en le ressentant.

Solide est le lien qui vous relie au va-et-vient de ce souffle.

Avez-vous compris à quel point ce souffle est délicat ? Savez-vous qu’il est délicat ? Savez-vous à quel point il est puissant ? Il empêche cette poussière de redevenir poussière.

Quelle épaisseur a-t-il selon vous ? Il a l’épaisseur qui vous sépare de la poussière. C’est tout. Bien qu’il soit délicat, il est puissant. Puissant. Il vient, et durant un instant, vous restez en vie. Vous pouvez penser, voir, ressentir, comprendre, danser ; vous pouvez vous réjouir et oui, vous pouvez vivre. S’il s’arrête, plus rien.

A votre naissance, tout le monde y faisait attention ; avant votre naissance, tout le reste retenait l’attention : " garçon ou fille ? Comment allons-nous l’appeler ? Il sera plus tard docteur, avocat, ceci ou cela " ; toutes ces idées stupides.
Puis vous êtes arrivé et quand vous êtes né, savez-vous ce qui préoccupait tout le monde ? Respire-t-il ou pas ? Il y a un moment à la naissance d’un enfant où c’est le silence. Tout le monde retient presque sa respiration et veut seulement savoir : respire-t-il ? La mère, qui vient de vivre des moments épuisants, ne pense qu’à une chose ; le père s’il est là, le docteur s’il est là, l’infirmière si elle est là, et bien souvent aussi, un photographe.
Puis vous prenez cette première inspiration et il y a cette bénédiction incroyable; la première, c’est une bénédiction. Elle vous touche et vous êtes transformé en un être vivant. Vous changez de couleur : de bleu, vous devenez rose. Un message est envoyé au corps de la mère : plus besoin que le placenta envoie du sang au bébé, et l’afflux de sang s’arrête.
De la poussière
Puis viennent les « oin!-oin!-oin! »…Vous avez une raison de pleurer. Quand vous êtes bébé, vous avez une raison de pleurer ; quand vous êtes adulte, vous avez une raison de pleurer ; quand vous êtes âgé, vous avez une raison de pleurer.
Vous faites " ouin! ouin! " sans jamais comprendre la signification de ce souffle et au bout du compte, arrive le moment où c’est fini.
Quelqu’un entre dans la chambre si vous êtes à l’hôpital, regarde le moniteur cardiaque et s’assure qu’il n’indique plus rien, puis on vient vérifier si votre cœur s’est bien arrêté, si ce n’est pas un fil qui s’est débranché ; puis en dernier et le plus important, on vérifie la respiration. Respire t-il ou pas ? Quand elle s’arrête, l’histoire est terminée. Point final. On ferme le livre. Maintenant, plus personne ne veut voir votre visage, plus personne ne veut le voir. On le recouvre, même si vous êtes très beau. Il ne compte plus pour cette famille qui a aimé l’embrasser des centaines de fois. Plus personne ne veut le voir.

Si vous doutez encore que c’est de la poussière, arrêtez : parce que c’en est. Tant que la bénédiction est là, la poussière peut danser, elle peut marcher, elle peut parler, elle peut penser. Puis quand la bénédiction est partie, elle ne peut plus rien faire, absolument rien. Elle ne peut plus sourire ; si on la pique avec une aiguille, elle ne dit pas "aïe" , elle ne répond pas à " Chéri je suis là ! ".... Elle ne dit rien. Alors, ce qui est là-dehors est-il réel, ce corps est-il réel, ou quelque chose en moi est-il réel ? C’est là que la boucle est bouclée. Alors quand quelqu’un a dit : « Tout ce que vos yeux voient est une illusion », repensez-y. Peut-être n’est-ce pas aussi exagéré que ça. Mais vous êtes en vie. La connaissance est pour les vivants. Pendant que vous êtes en vie, reconnaissez cette joie dans votre vie. Reconnaissez ce potentiel dans votre vie.

jeudi 12 février 2009

Cinéma



"Le monde n'est qu'un écran et ce que vous voyez sur l'écran est projeté par de petits projecteurs. Ces projecteurs, c'est nous. Nous projetons sur l'écran le film qui se joue en nous-même. Si l'histoire de ce film est pleine de confusion, si cette histoire est pleine de désespoir, si elle est pleine de colère, si cette histoire ne contient que des questions, pas de réponses mais que des questions, alors c'est ce que nous voyons sur l'écran.
Quelle est la solution?
Certains disent: "nettoyons l'écran". Vous pouvez laver l'écran, le frotter, le polir. Au mieux vous montrerez plus clairement un mauvais film, mais cela ne changera pas l'histoire. Si vous voulez voir autre chose sur l'écran, ne changez pas l'écran, ne changez pas le projecteur, changez le film.
Mettez un film qui raconte une histoire pleine de joie, une histoire pleine de clarté, une histoire pleine de paix. Quand vous le ferez, les images sur l'écran changeront automatiquement."

gesticulations






"Ne tentez pas de changer le monde des apparences.
Revenez à vous."
"Votre monde et le mien sont des images extériorisées de notre conscience."

J. Goldsmith

jeudi 5 février 2009

I've got the blue



Le soleil: une énorme étoile au volume supérieur à un million de fois celui de la terre, qui dégage dans l'infinité de l'espace un puissant rayonnement dont le spectre lumineux ne constitue qu'une petite partie.

Je l'imagine doté d'une conscience humaine et se mettre à observer cet espace. 
J'imagine son regard attiré par une petite planète lointaine aux reflets bleutés- la terre- et s'émerveiller de sa lumière et de sa couleur.

Pourtant, ce confetti lumineux, planté là comme une punaise sur le tableau noir du ciel, n'émet aucune lumière. Ce que voit le soleil n'est rien d'autre qu'un pâle reflet de sa propre lumière, ridiculement faible en intensité et terne en couleur. Ce bleu est la seule couleur de son propre spectre qu'est capable de lui refléter la terre; elle en a absorbé toutes les autres.
Cette couleur et cette lumière sont parties du soleil.

Une évidence que ne manquera pas de relever le bon sens humain. Il est cependant curieux de constater à quel point ce bon sens semble, lui aussi, se perdre dans l'espace lorsque nous nous émerveillons des beautés de la vie en pensant que ce sont les objets que nous voyons qui en sont porteurs et émetteurs.

Il s'en suit une course à l'avoir, récurrente et illusoire, afin d'acquérir l'objet de beauté, l'objet d'amour, l'objet de satisfaction..., une course génératrice de compétitions et de conflits dont on sort souvent déconfit, l'avoir entraînant la crainte, la perte et la désillusion.

"Plus on regarde loin, moins on connaît...
Sans franchir le seuil, connaître l'univers."
Lao Tseu

vendredi 23 janvier 2009

Reconnaître


"Ne vous est-il jamais arrivé de vous lever pour assister à un lever de soleil?
N'êtes-vous pas émerveillé par la beauté d'une fleur?
N'êtes-vous pas saisi d'admiration devant l'éclat de la lune?

Voyez-vous, toutes ces choses indiquent la beauté en vous qui attend de briller.
Vous reconnaissez la beauté parce qu'elle vous est familière."
Prem Rawat

Chaque jour


"
Chaque jour, il y aura un coucher de soleil 
et chaque jour il y aura un lever de soleil.

Il y a ceux qui admireront les couleurs.
Et il y a ceux qui admireront autre chose,
parce qu'il verront un peu plus loin que le soleil,
ils verront un peu plus loin que les couleurs... 
Ils se verront eux-mêmes"
Prem Rawat

jeudi 22 janvier 2009

"La beauté dans la nature n'est pas la beauté ultime. Elle est le héraut de la beauté intérieure et éternelle, et n'est pas à elle seule un bien solide et satisfaisant "
Ralph Waldo Emerson (1)

Debout sur la lèvre de la falaise démaquillée par l'érosion, j'admire sa courbe fuyante, enveloppant maternellement la combe qui s'étale sous mes pieds. Le vide me donne le frisson et, en même temps, voir les choses d'en haut fait résonner en moi l'agréable sensation d'une expansion de conscience et d'une perspective plus globale des choses de la vie. 
Voir large, voir loin, semble être une aspiration de l'âme humaine.

"A travers la tranquillité du paysage et spécialement sur la ligne lointaine de l'horizon, l'homme contemple quelque chose d'aussi magnifique que sa propre nature" (1)

Après quelques instants à me laisser emplir par ces perceptions, il me faut continuer mon chemin et envisager de redescendre. Mon regard se porte sur le sol, à quelques mètres devant moi, pour assurer mes pas. Et ce qui me surprend, ce ne sont pas l'herbe rase et la caillasse qui se trouvent là, mais le fait que le charme que je ressentais précédemment est immédiatement rompu. Il m'a suffi de tourner la tête pour que la sensation de beauté s'efface.
Mon regard se tourne de nouveau vers les falaises. Tout est là, comme avant, et l'admiration revient. Je ferme les yeux et les impressions s'évanouissent à nouveau en même temps que le paysage. Lui est là, évidemment, il n'a pas bougé. Mais je réalise que ce qui en fait sa beauté, c'est la conscience que j'en ai à ce moment précis. Que mon regard se détourne, plus rien. Que mes paupières s'ouvrent les sensations resurgissent.

" J'aime à penser que la lune est là même si je ne la regarde pas"
Albert Einstein

Ces questions me viennent alors: en lui-même, le paysage est-il beau? A quoi peut bien rimer la notion de beauté sans la présence et l'appréciation d'un observateur?
Oui, la beauté est intimement liée à la personne qui la ressent, comme si elle lui appartenait; les éléments extérieurs lui servent de support, afin qu'il puisse voir s'y refléter ce que lui-même projette.
Ainsi, la fleur, la montagne, la mer, la plage bordée de cocotiers ne sont peut-être "que" quelques fragments d'un miroir sphérique dont le centre est la conscience de celui qui se cherche, là où il porte son regard.

Commencement, comme en ce moment...

La photo m'a tiré quelques vers du nez,
Ces vers, je les lève à votre santé!...


Emerger des brumes de l'inconscience,
S'éveiller aux lumières de la connaissance,
Puis se laisser porter par le vent;
Se laisser glisser sur la rivière du temps
Dans la barque immuable du présent,
Reliés par le souffle, à l'instant.

Admirer le soleil levant,
Jouer avec le soleil, le vent,
Contempler dans l'étoile qui scintille
La joie simple du coeur qui brille;
Reconnaître dans les yeux de l'enfant
Sa divinité, tout simplement.

Se souvenir de notre futur
Et n'y trouver rien de sûr,
Si ce n'est notre mortalité;
Encore et encore s'y projeter
Pour y voir seulement se refermer
Notre passé décomposé.

Alors, se surprendre à chercher
Une intemporelle Vérité.
Elle nous semblait très bien cachée;
Pourtant, se sentir émerveillés
Par d'incomparables lueurs
Emergeant de nos profondeurs.

Puis se détourner de l'ailleurs.
D'ailleurs, il n'y a pas d'ailleurs;
Il n'y a qu'un grand miroir
Dans lequel chacun peut se voir.
L'ailleurs est ici, dans le coeur
Et le voyage, intérieur.

Quand l'Etre aspire à la sérénité,
L'esprit s'égare dans la virtualité
Et les dédales de la multiplicité;
Alors, que cette nouvelle année
Voie pour vous se manifester
Votre rêve inné de l'unique Réalité.