lundi 6 janvier 2014

Voûtes





Une voûte, c’est leste ; 
ses courbes se projettent dans les airs, 
ses arcs lancent les flèches vers le ciel
sans se questionner,
en nettes voussures.

Son côté concave, placé haut,
est concave à divin ; 
on y crèche les rois mages,
il protège les retables.


Placé bas, il est concave à vins,
entrepôt pour des fromages,
ou fait fonction d'étable.





Placé haut, il invite à s'élever,
placé bas, il force à se voûter.
Mais placé haut ou placé bas,
il est toujours placé beau,
et il envoûte.

Son côté convexe est plus complexe. 
Caché, il renferme la clé.

Si la clé tombe, la voûte s’effondre. 
A terre, la clé de Sol ne retient que les chants
dont la voûte renvoie le son. 

La voûte courbe le Do de manière échocentrique; 
elle le renvoie sur le Sol, 
là où la foule est portée
et maintenue en liesse.


Et c’est sur ces airs que s’appuie la voûte 
pour devenir céleste.



Cathédrale Ste Eulalie- Barcelone

La cathédrale du coeur




Je me suis délecté d’une délicieuse poésie distillée, 
non par des anges imaginaires descendant des voûtes élancées d’une cathédrale spectaculaire, 
ni par des stands bariolés d’un marché de Noël raccolant le chaland, 
encore moins par le balai incessant des caddies vomissant leurs denrées aux caisses d’un hypermarché, 
mais par la bouche d’un maître-magicien qui a reçu le don de révéler la quintessence endormie dans les cœurs. 

Instant de gratitude, de simplicité, de chaleur ; 
instant-présent, instant-cadeau, instant-bonheur.


mardi 25 juin 2013

Aimer


Aimer, c'est se rendre transparent à l'Amour.
Personne n'a le pouvoir d'aimer,
Seul l'Amour aime.
Personne n'a d'Amour à donner,
C'est l'Amour qui se donne à travers nous.

Une flamme est déposée dans un verre. 
L'Amour est la flamme,
Nous sommes le verre.
Ce n'est pas le verre qui éclaire
Mais il peut se faire transparent.


Il y a longtemps, le verre était transparent
Et il s'est opacifié, au fil des années,
De morales et de préjugés,
De conventions et de tas d'idées.
Il nous faut le nettoyer.


L'Amour se donne à nous
En nous.
L'Amour se donne à l'autre,
En l'autre.
C'est alors qu'une danse de lumière
Nous entraîne et nous éclaire
Sur la scène de la Vie.

L'Amour ne se partage pas,
Il ne peut se diviser
Pour être distribué.
L'Amour-pizza n'existe pas.
Il est un, total en chacun.

L'Amour ne divise pas,
Il ne voit pas les différences.
Il unifie tous les partis
Dans son cercle de présence,
De pardon, de compassion.



L'Amour ne peut aimer l'un et détester l'autre.
L'Amour aime, point.
Le soleil irradie sa lumière sans condition,
Il diffuse sa chaleur sans restriction,
Il se donne sans sélection.

La sélection, c'est nous qui la faisons,
Les conditions, c'est nous qui les posons.
L'Amour ne peut être retenu.
Ressenti, il rayonne, sinon
Ce ne sont que prétentions,
Illusions ou manipulations.


L'Amour n'a d'autre objet que Lui-même.
Ce que nous aimons, ce n'est pas l'autre,
Ce que nous aimons, c'est l'Amour.
L'Amour s'aime Lui-même, 
En nous d'abord, et puis en l'autre.

Tout objet extérieur de l'Amour
N'en est qu'une cible transitoire.
S'il nous en renvoie, il en est le miroir.
L'objet vient puis repart,
Mais l'Amour reste, toujours.

Chercher l'objet plutôt que l'Amour,
Voilà qui nous distrait de l'Amour.
S'attacher à l'objet plutôt qu'à l'Amour
Génère méfiance et dépendance.
L'Amour libère, jamais n'enchaîne.


Demander des preuves d'amour
Est la preuve qu'il n'est pas ressenti.
L'amour n'a pour preuve que l'Amour.
Lorsque nous en sommes remplis,
Il n'est plus besoin d'épreuves.

Etablir le contact avec l'Amour, en nous;
Se laisser remplir, traverser, puis recevoir. 
Il nous revient alors sous la forme de l'autre,
Sous la forme d'attentions et de dons,
D'harmonie, d'abondance et de Grâce.

De cela nous pouvons être témoins.
Et cela, nous pouvons l'appeler: aimer.






jeudi 28 mars 2013

Blanche Neige





Blanche neige... Qu'y a-t-il donc qui soit  plus blanc que le blanc visuel?

Pléonasme ?... Ou jolie métaphore pour symboliser la pure conscience de l’enfant, avant que le mauvais sort de la grande contamination du monde ne lui soit jeté? 




Avec le temps, la conscience pure originelle se recouvre de si nombreuses couches de conditionnements, de principes moraux, de croyances diverses et avariées, de fausses identifications, qu’elle finit par s’endormir à elle-même et ne plus être présente qu’aux aspects extérieurs d’un monde illusoire et insaisissable. 




C’est ainsi que la princesse intérieure s’endort pour un long sommeil, avec peut-être l’espoir qu’un jour un prince viendra la réveiller d’un doux baiser, baiser réunissant  l'amour et  le souffle qui réchauffe et donne vie.



mardi 1 janvier 2013

2013, dix jours après la fin du monde...




Le meilleur du meilleur à chacun d'entre nous!
Parce que nous le valons bien.
Parce que nous sommes faits pour cela.

Le meilleur du meilleur, c'est avant tout
reconnaître que le meilleur nous est déjà donné.
C'est ne plus l'ignorer.
C'est le laisser rayonner.
Il n'est pas question de nouvelle année,
il est question de chaque nouvelle journée.

Voilà notre défi et notre privilège!


samedi 1 décembre 2012

Une prétention de photographe...

...  vouloir saisir l'insaisissable.



L’air, l’eau, le sable… Trois éléments de densités différentes mais d’une extrême fluidité qui se marient avec harmonie dans une danse en perpétuel mouvement. 
Sans forme propre, ils s’adaptent en permanence et savent prendre la forme de tout contenant dans lequel ils sont placés.

La seule règle à laquelle ils sont soumis ici est la ligne d’horizon qui, elle-même, se courbe avec humilité sous l’effet de celle de la gravitation.


Fraser Island-Ql Australie (cliquer pour agrandir)


L’esprit humain ne sait comment se saisir de ce qui n’a pas de forme, alors il essaye de l’enfermer dans de multiples formes.
Il tente de l’encadrer dans une figure géométrique, comme le cadre rectangulaire du photographe ou du peintre ; cela lui donne l’illusion de le contrôler, de s’en accaparer, de le déplacer où bon lui semble.

Et il est malin, l’esprit humain : il lui appose le sceau du © qui veut dire droit de Copie.
Un C comme Croyance que cela m’appartient, un C  qui veut dire « C’est à moi »; un C comme Concept qui fait penser que je le Comprends (littéralement : que je prends avec moi), que je peux le saisir, que je peux le définir.
Un C comme Cliché qui fige le mouvement, qui « immortalise » l’instant en l’extrayant du vivant et du temps qui passe.

C’est un paradoxe de l’esprit : il ne peut immortaliser qu’en privant du vivant…

Qui plus est, ce © est entouré d’un cercle, figure close, clôture à ne pas franchir sous peine d’amende, car vous pénétrez dans « ma » propriété, dont le nom est indiqué juste après.

L’esprit, si volatil, peut-il posséder quoi que ce soit, sinon celui qui l’abrite ? Ne serait-ce pas justement cela, la possession ?  


Fraser Island-Ql Australie


L’esprit cherche un contenant qui permettrait de définir, de délimiter ce qui n’a pas de forme. Mais dé-limiter et dé-finir ne devraient-il pas justement signifier briser les limites, sortir de la cage du fini ?

Tant que l’on aborde d’un point de vue extérieur ce qui n’a pas de forme, l’expérience peut être angoissante ; on ne sait comment s’y relier, comment y pénétrer ; on ne sait pas comment s’y raccrocher ni quoi faire avec.

Il nous faut aller au-delà de l’esprit et des sens pour véritablement appréhender le Sans forme. Il nous faut faire « corps » avec lui, oublier notre propre forme, tout du moins celle que nous nous imaginons avoir, oublier nos fausses identités, pour se laisser porter et naviguer avec lui dans la même fluidité. Ainsi en est-il de la beauté, ainsi en est-il de l’amour.

C’est seulement alors que s’élève en nous une sensation de liberté, de vacuité joyeuse. Le Sans forme nous renvoie à un espace intérieur de paix, de sérénité, au-delà des concepts et des cadres pré-établis.


Fraser Island-Ql Australie



lundi 8 octobre 2012

Je suis, donc je suis

    




Cheminant sur un sentier,
Le soleil dans le dos,
Je suis avec un ami,
Que je suis.


L'ombre de cet ami le précède.
Lui, précède mon ombre
Qui me précède aussi,
Et moi je suis.


Je le suis comme son ombre, l'ami,
Et je suis aussi son ombre,
Mais je ne suis pas son ombre:
Moi, je suis.


Mon ombre aussi, je la suis,
Puisqu'elle me précède,
Mais je ne suis pas mon ombre,
Moi, je suis.


Et vous, vous suivez?...
Si vous suivez, 
Cela fait beaucoup d'ombres qui me suivent,
Puisqu'elles vous précèdent.


Nous marchons tous en ombres
Et en si grand nombre
Que je ne n'arrive plus à suivre,
Et me retrouve seul.




A présent, me voilà seul,
Seul avec mon ombre
Qui toujours me précède
Et que je suis.


Mais je ne suis pas mon ombre!
Je comprends qu'un demi-tour suffit
Pour faire face à la lumière
Et pour que tout s'éclaire.


C'est bizarre, il faut de la lumière
Pour distinguer les ombres!
Sinon, tout est obscurité
Et le monde indifférencié.


Mais le soleil aveugle.
Il me fait voir tout sombre;
Mes yeux doivent se fermer
Et me revoilà dans l'ombre.





Par chance, c'est quand les yeux sont clos
Qu'une autre lumière éclôt.
C'est une brillance, une sorte de guidance
Sur le chemin de la vie.


Il me faut la suivre
Comme les peintres ont suivi
Les toiles du Berger:
Il n'y a plus d'ombres aux tableaux.


Là, mon ombre a disparu
Car mon nombre est le UN.
C'est le nombre premier
Par lequel tout a commencé.


C'est comme une renaissance,
Un plongeon dans l'innocence.
Alors quelle reconnaissance
Pour une telle connaissance!