Il était un puits qui, comme tous les autres puits, était rempli des eaux de l’amour. L’amour y résidait dans sa profondeur, abondant et disponible. Ce puits le répandait autour de lui, irrigant et désaltérant tout ce qui se trouvait là.
Puis, son attention lentement attirée par les scintillements illusoires du monde extérieur et par bien des obligations, il se combla peu à peu d’objets inutiles, tels que croyances, idées, à-priori, questionnements, raisonnements, rumeurs et par des seaux entiers de « il faut », « tu dois », « demain », « un jour... », « c’est bien », « c’est mal », « gare à toi ! ».
Il en finit par oublier cette réserve inépuisable d’amour qui se trouvait en lui et commença à le chercher auprès des autres puits.
Il continuait bien sûr à leur dire des « je t’aime », mais leur signification était plutôt devenue « est-ce que tu m’aimes ? » ou « aimes-moi ». Il faisait de son mieux pour donner, mais le plus clair de son temps, il le passait à mendier un peu d’attention, de reconnaissance et d’amour.
Il s’était rendu dépendant de l’eau des autres puits, qui, d’ailleurs, faisaient de même. Ce pauvre puits était devenu si terne ! il attendait l’amour des autres pour se sentir rempli.
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